Les normes en Italie

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Le 28 février 1989, le Parlement italien a voté une loi instituant l’ordre des psychologues, donnant par la même occasion un cadre à l’exercice de la psychothérapie.

Cette loi est connue sous le nom de « Loi Ossicini » du nom de son promoteur, le sénateur Adriano Ossicini, psychanalyste membre de la Société Psychanalytique Italienne et de l’IPA. La psychanalyse, même si elle n’est jamais évoquée dans les textes, est aussi concernée par cette loi dans la mesure où, dans ce cadre légal, toutes les formes d’intervention psychologique rémunérées sont prises en compte. Cette loi concerne uniquement les inscrits à l’Ordre des psychologues ainsi que les médecins puisque ceux-ci peuvent porter le titre de psychothérapeute ; titre que l’on peut obtenir uniquement en ayant suivi une formation dans un institut ad hoc reconnu par le ministère de l’Université et de la Recherche Scientifique.

D’emblée, on voit clairement l’aspect négatif de cette loi : En effet, en sont exclus tous ceux qui ne sont ni médecin ni psychologue et qui exercent toute autre forme de psychothérapie. Cependant, avant que la loi soit effective, il a été proposé à tous ceux qui se retrouvaient dans ce cas de figure de procéder à un acte de régularisation en présentant des documents prouvant leur formation de base.

Dans un second temps, on a pu voir émerger deux aspects positifs de cette loi. Le premier a été la démédicalisation de la psychothérapie. Le psychologue et tous ceux qui exercent la psychothérapie ne sont pas considérés comme étant des paramédicaux mais comme des professionnels à part entière dont l’activité a un objectif propre. Le second aspect positif, plutôt inédit et plus important, consiste dans le fait que la formation des psychologues et des médecins est effectuée non seulement par des instituts universitaires mais aussi par des instituts privés qui sont une émanation de grands courants psychologiques connus et reconnus. Ces instituts privés, pour obtenir l’habilitation du ministère, doivent proposer un programme qui tient compte des exigences ministérielles (l’enseignement doit se dérouler sur une durée de 4 ans, tenir compte de la liste des enseignements proposés, comporter chaque année cinq cents heures de cours théoriques et cliniques ainsi que des stages, etc.) Mais la chose capitale est qu’ils sont autorisés à développer ces enseignements suivant l’optique de leur propre champ de référence. De plus, les enseignants sont nommés directement par les instituts eux-mêmes. Leurs noms sont alors communiqués au ministère qui les contrôlera selon ses propres critères.

En 1990, J.-A. Miller, dans le cadre du Champ freudien, a fondé l’institut freudien pour la clinique, la thérapie et la science. Cet institut a reçu l’habilitation du ministère le 31 décembre 1993 et son siège se situe à Rome et à Milan. Actuellement, deux autres instituts du Champ freudien ont aussi reçu la reconnaissance ministérielle : l’institut psychanalytique d’orientation lacanienne de Turin et l’institut supérieur des études freudiennes de Catane. Le programme qui fut alors présenté au ministère comportait la reprise des exigences ministérielles que nous avons intégrées au fonctionnement de la section clinique. De plus, nous avons maintenu l’obligation d’analyse personnelle, demandée par le ministère pour chaque institut psychanalytique, à côté du fonctionnement de l’institut. Pour ce faire, nous avons décidé que le passage de la 2ème à la 3ème année serait permis seulement aux élèves qui auraient commencé une analyse et, à la fin de la 4ème année, nous demandons aux étudiants de rencontrer à leur discrétion, 2 psychanalystes de l’AMP pour parler de leur parcours analytique.

Traduction : Salvina Alba

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